Le rituel, l’étiquette (ensemble des règles) organisent l’ espace du Dojo et le « vivre ensemble sur le tatami » : en seïza (assis sur ses talons), élèves et enseignants ouvrent le cours après une courte méditation et un salut en direction du Kami za (mur d’honneur où se trouve la photo de Moriheï Ueshiba, Fondateur de l’Aïkido et éventuellement le Maître du style dont l’école porte le nom)
Pour l’Académie Autonome d’Aïkido, figure au kami za le portrait d’Hirokazu Kobayashi depuis sont décès en Août 1998.
Ce geste symbolise le fait que nous pouvons humblement saluer un homme qui a montré une voie et proposer une éthique à travers sa retransmission de l’Aïkido. Ce salut n’est pas un signe de soumission, au contraire, il est l’expression d’un choix, d’une liberté et d’un respect mutuel.
S’incliner en entant dans le dojo permet également de se recentrer sur nous même et ainsi de devenir plus attentif aux autres.
Dans le Dojo, il existe des règles. De bon sens en premier lieu : venir pratiquer avec un dogi propre, des mains et des pieds lavés au début de chaque séance, les ongles coupés (pour ne pas blesser nos partenaires). On aura pris soin d’ôter ses bijoux (bagues et boucles d’oreilles) qui sont dangereuses si elles restent accrochées à la veste du partenaire !
Les cheveux longs seront attachés (ils peuvent gêner lors des techniques et immobilisations) et puis au bout de quelques minutes de pratique, les cheveux en batailles.
Des règles pour tous : venir en Dogi (et seulement en dogi), sans pantalon de survêtement dessous par exemple. On aura pris soin de retirer les étiquettes sur les manches afin que le dogi reste neutre et que le dojo ne soit pas un espace publicitaire !
Les élèves plus anciens (Sempaï) se placent à droite, en face du kami za, en fonction de leur grade.
Les élèves Kohaï (jeunes pratiquants se placent à gauche, en fonction de leur grade, de leur âge et de leur sexe quand ils sont mukyu (sans grade).
Pendant la pratique, on évite de parler, cela gêne les autres pratiquants et ne facilite pas l’attention et la concentration. Dès lors que l’on commence à parler, les sensations, les contacts perdent de leur sens. On entre dans le compromis, la justification, le contrôle de l’autre par les mots, tout cela ne permet pas de trouver la place « juste » pour pratiquer ainsi que l’intériorité nécessaire.
Les Kohaïs viennent saluer les Sempaïs. Ils apprennent à plier leur Hakama, signe de remerciement et respect. Ces geste aussi font partis de la pratique car ils obligent à un maniement fin et délicat du tissu et le pliage du Hakama contient sa propre symbolisation…
D’autres règles concernant le port et la place des armes, les façons de s’incliner selon l’ancienneté de la personne que l’on a en face de soi, son grade ou son titre, sont à découvrir au fur et à mesure que l’on progresse.
L’art martial qu’est l’Aïkido nécessite un engagement physique, dans le rôle de Shite et d’Uke.
C’est le début d’une longue réflexion sur l’éthique que propose notre école:
« ni domination, ni soumission, ni compromis » : le respect des règles constitue la première marche de cette évolution.