La pratique de l’Aïkido est particulièrement adaptée aux enfants. Elle permet la découverte de son corps à travers les échanges de techniques dans une dimension proposant une variante d’exploration : l’enfant est tantôt « sujet », tantôt « objet » (agissant, non-agissant) (*) voir article
« l’enseignement de l’Aïkido, une pratique systémique »
Sous forme d’initiation pour les plus petits ou de cours s’adressant aux plus grands, il offre une diversité de propositions :
– Découvertes de son corps grâce au Taïso (enchaînement de mouvements pour « éveiller corps et esprit » à l’attention)
– Apprentissage des rituels (salut, ouverture du cours, remerciements) donnant des règles du « vivre ensemble »
– Découverte des roulades (en arrière, en avant) avec mobilité du bassin et articulation de la fonction « buste/bassin »
– Apprentissages des premiers déplacements (équilibre, espace, concentration)
– Découverte de l’espace dans les techniques échangées
– Qualité du contact
– Connaissance de la distance, de son espace péri-corporel
– Alternance de rôle (uke shite)
– Pratique du Jo et du Boken (bâton et sabre de bois)
L’enfant part à la découverte de lui-même et des autres à travers l’échange de technique et l’échange de rôle. Il développe :
– Confiance en soi
– Affirmation de son identité
– Ouverture aux autres
– Respect mutuel
– Découverte de la culture japonaise
Sur le plan psycho-moteur, la pratique de l’Aïkido ouvre des perspectives différentes de compréhension et d’élaboration de la psychomotricité.
Progressivement, le jeune Aïkidoka structure, renforce et affirme ses déplacements, sa mobilité et sa liberté d’action.
Des interventions en milieu scolaire sont possibles sous forme de découverte et/ou de cycle d’initiation. Nous contacter
« ….Depuis que j’enseigne l’Aïkido aux enfants, je voix à quel point il est pour eux essentiel de symboliser un échange martial qui construit du sens, d’avoir un partenaire avec lequel ils vont pouvoir échanger des gestes simples faisant partie de développement de leur humanité… à quel point ils sont heureux et fiers de pratiquer le Boken (sabre de bois), d’en jouer à la façon de notre escrime japonaise et de le remettre à la ceinture, pacifiquement, pour échanger le salut avec celui devenu « l’ami-partenaire ».
Je rêve d’avoir un dojo où un groupe d’enfants pourrait venir chaque jour, après la classe, pratiquer une heure avant de rentrer à la maison…
Je suis prête à m’engager quant aux « résultats » attendus : enfants plus équilibrés, plus joyeux, les introvertis plus ouverts, les prétentieux plus nuancés, les fragiles renforcés, les brutes plus doux, les tricheurs plus francs, les sournois moins à l’aise, les trop gentils un peu plus sûrs d’eux-mêmes…. Je dresse là le portrait d’un monde meilleur, utopiste ? d’aucun le considérerons « triste » car nivelé selon des critères moraux, éducatifs et arbitraires, mettant tout le monde dans le même « moule »…c’est bien du contraire dont il s’agit : faire apparaître l’identité profonde de chacun et sa liberté individuelle au fur et à mesure que sont intégrés et estompés les conflits internes d’appartenance, d’identité, de loyauté invisible…
De quoi pouvons-nous rêver si ce n’est d’une humanité plus humaine ?….Est-ce trop demander alors que nous disposons des outils, des personnes, des intelligences, des lieux et espaces pour le faire ?
Et enfin, qu’est-ce-que l’éthique ? Luis Vasquez, Psychologue-Formateur, auprès duquel j’ai eu la chance de travailler, proposait une réflexion : « Ce qui reste d’humanité lorsque l’on a soustrait la Loi, les Règles et la Morale … ».
Extrait de « L ‘Aïkido et l’enfant, une approche systémique »
Mémoire Martine Vibert